Dans
Event-Cities 3, Tschumi explore la triangulation complexe et productive du
concept, du
contexte et du contenu. Il n’y a pas d’architecture sans
concept, idée primordiale donnant une cohérence et une identité à une construction. Mais il n’y a pas non plus d’architecture sans
contexte – historique, géographique, culturel – ou sans contenu (ce qui se passe à l’intérieur). Le
concept, le
contexte et le contenu peuvent être à l’unisson ou discordants, délibérément. Contre le mouvement contextualiste des années 80 et 90, qui voulait que l’architecture se fonde visuellement dans son environnement immédiat, Tschumi soutient que des bâtiments peuvent se conformer ou pas à leur milieu. La décision devrait toujours être stratégique.
À travers la documentation de projets récents – notamment le nouveau Musée de l’Acropole à Athènes, un Centre d’Athlétisme dans un campus à Cincinnati, des projets de musées à Sao Paulo, New York, et Anvers, des salles de concert en France, et plusieurs projets urbains à Pékin, Singapour et Abu-Dhabi, Tschumi étudie les différentes manières dont le
concept, le
contexte et le contenu interagissent dans le travail d’architecture. Dans le Musée de l’Acropole, par exemple, Tschumi étudie l’interaction du
concept – un musée simple et précis à la clarté des temples grecs de l’Antiquité – avec le
contexte (son emplacement à la base de l’Acropole, à 300 mètres du Parthénon) ainsi que des excavations archéologiques sur la totalité du site et avec le contenu – une collection exceptionnelle de sculptures de l’époque archaïque ainsi que la fameuse frise du Parthénon. A travers des exemples provocateurs, Tschumi démontre que la relation du
concept, du
contexte et du contenu peut être aussi bien l’indifférence, la réciprocité ou le conflit. Tous sont, selon lui, des approches architecturales valables. Surtout, il suggère que l’activité architecturale consiste moins à fabriquer les formes qu’à explorer et matérialiser les
concepts.